Le tabagisme représente le facteur de risque le plus important chez les femmes fumeuses qui prennent la pilule. Leur risque d'accident cardiaque est multiplié par dix avant 35 ans et par 12 après 35 ans.
Le risque d'infarctus est lié au degré d'intoxication tabagique et à l'âge :
- le risque apparaît proportionnel au nombre de cigarettes fumées (risque relatif moyen d'environ 2 ,5 pour moins de 6 cigarettes, jusqu'à près de 75 pour plus de 40 cigarettes par jour) :
L'Organisation Mondiale de la Santé a publié le risque d'infarctus selon l'âge, le statut tabagique et l'usage de la pilule. (Cf. Tableau I).
Tableau I : Risque d'infarctus (pour 1000 000 femmes par année) selon l'âge, le tabagisme et la prise d'oestrogestatif de synthèse) (d'après WHO, Lancet 1990 )
Risques d'infractus | Age | Tabac | Pilule / Estroprogestatif de synthèse (E.P.S) |
---|---|---|---|
4/100 000 | <35 ans | NON | NON |
4/100 000 | <35 ans | NON | OUI |
8/100 000 | <35 ans | OUI | NON |
43/100 000 | <35 ans | OUI | OUI |
10/100 000 | > 35 ans | NON | NON |
40/100 000 | > 35 ans | NON | OUI |
88/100 000 | > 35 ans | OUI | NON |
485/100 000 | > 35 ans | OUI | OUI |
Le risque global d'accident vasculaire cérébral (AVC) est multiplié par en 2 en cas de contraception orale estroprogestative et par 5 en cas de tabagisme.
En cas de migraine, quel que soit l'âge, la prise de la pilule et surtout la consommation de cigarettes accentuent le risque d'AVC. Le risque élevé d'AVC, quelle que soit la génération de pilule, montre la nocivité particulière du tabagisme.
En conclusion les femmes qui arrêtent la cigarette diminuent davantage leur risque cardiovasculaire qu'en arrêtant la pilule, celles qui continuent de fumer augmentent encore ce risque même si elles arrêtent les EPS. La première démarche diagnostique et aussi thérapeutique est d'objectiver le degré d'intoxication tabagique en mesurant le monoxyde de carbone expiré. En cas d'accident vasculaire ou thromboembolique après prescription de pilule cette mesure peut aussi être une preuve de transmission de l'information du risque encouru par la patiente si elle continue de fumer malgré les avertissements donnés par son médecin traitant ou gynécologue.
Faites un bilan sur vos habitudes tabagiques :
Respirez plusieurs fois à pleins poumons
Choisir soi-même une date précise.
Faire disparaître les cigarettes, les briquets et les cendriers
Boire beaucoup d'eau : un demi verre à chaque envie de fumer...
Augmentez votre activité physique : piscine ou marche...
Repérer les moments dangereux de forte tentation : les sorties, les pauses, la télévision, après le repas
Préparer une stratégie pour affronter ces moments-là.
Se méfier des associations qui donnent envie de fumer : le café, l'alcool...
Prévenir votre gynécologue de l'apparition de l'insomnie ou de prise de poids.
Se faire plaisir pour se récompenser de ses efforts
Améliorer son alimentation.
Manger beaucoup de bonbons.
Garder les cendriers ou les briquets à la vue.
Se dire qu'on n'a pas de volonté
Croire que c'est impossible parce qu'on a déjà rechuté une ou plusieurs fois.
Dire : "il est trop tard..." ou "je suis trop nerveux..."
Laisser les membres de la famille ou les amis fumer à la maison. Il suffit souvent de leur dire "Aidez-moi, ne fumez pas chez moi". Si ce sont de vrais amis, ils comprennent et sont prêts à vous aider.
La prise de poids est évitable si vous vous y préparez. Les substituts nicotiniques vous aident à ne pas trop manger puisque vous ne ressentez pas le manque de manière trop importante. De plus ils augmentent le métabolisme basal l'organisme, c'est-à-dire la combustion des calories. Cependant, il est souvent moins compliqué de ne pas grossir que de maigrir, alors surveillez votre poids dès le début du sevrage.
Enfin pour éviter ou limiter la prise de poids, augmentez les exercices physiques, ne serait-ce que 20 ou 30 minutes de gymnastique ou de marche rapide tous les jours.
Télécharger le carnet de suivi (document pdf)